(in French) Deux Soeurs, Deux Toiletteuses

Interview avec les toiletteuses Marilyn et Kathleen Jacobs, août 2010.
Edition: Claude Fereau
Auteur Laure-Anne Viselé
Article in English: ‘Two Sisters, Two Groomers

Marilyn et Kathleen Jacobs

Imaginez deux jolies soeurs jumelles dans leur trentaine, vivant en Belgique francophone. Après des années d’apprentissage, elles ont maintenant chacune leur salon.

Avec une affabilité naturelle, Kathleen et Marilyn m’expliquent qu’elles ont quitté la tradition familiale de carrières plus académiques pour poursuivre leur vocation.

J’ai rendu visite aux soeurs dans le superbe jardin familial à La Hulpe, au Sud de la Belgique. En profitant du soleil et de nos rafraîchissements, nous avons discuté de la vie du toiletteur, avec ses risques et ses grands moments, et de tout le reste…

La profession de toiletteur

Par le biais de cette interview, j’ai découvert une profession d’endurance, de courage face aux risques de morsure, de tenacité, de dexterité, de solide instinct commercial, de patience, d’excellent contact humain, et, bien entendu, de passion pour les chiens.

 

"Les P'tits Coussinets": le salon de Marilyn

LAURE-ANNE: Le toilettage est considéré par certains comme un luxe un peu décadent typique de notre société de consommation. Comment répondez-vous à ces critiques?

KATHLEEN: On nous dit parfois que le toilettage est une profession frivole. C’est vrai qu’on ne s’attaque pas à la faim dans le monde, comme tant d’autres professions. Pourquoi serions-nous jugées avec des standards plus sévères?

Ensuite, il ne s’agit pas purement d’esthétique: on contribue énormément au bien-être du chien.

L-A: Je pensais que le toilettage était purement un processus de plastique. Cela n’est pas le cas?

MARILYN: Non, pas du tout. En fait, la plupart des chiens profiteraient bien d’une session de toilettage à chaque changement de saison, moment auquel ils perdent particulièrement leurs poils.

Ensuite, beaucoup de races comme le Shih Tzu exigent une routine de toilettage assez intensive, et ces races ont vite besoin d’aide professionelle si leurs propriétaires n’ont pas réussi à rester à jour.

Certaines races à longs poils doivent aussi être entretenues régulièrement pour que le poil garde une longueur gérable. Les poils de certains chiens peuvent pousser aussi rapidement que les cheveux humains: 1 cm par mois!

Le coupage des ongles est un autre service important que nous rendons. Beaucoup de propriétaires ont peur de couper dans la veine, ce qui causerait un saignement important et très douloureux. Les chiens plus âgés sont particulièrement à risque, parce que la veine est encore plus proche du bout de l’ongle. Certaines personnes emmènent leur chien chez le vétérinaire rien que pour ça, mais ca coûte beaucoup plus cher qu’une visite dans un salon de toilettage.

 

L-A: Ah haaaaaa…. Les ongles! Vous avez un truc?

K: Si le chien a au moins un ongle blanc, ou même partiellement  blanc, regardez bien où se situe la veine. En principe, elle devrait terminer plus ou moins au même endroit pour tous les autres ongles, même quand ceux-ci sont noirs (et donc non transparents).

L-A: A part le toilettage de chiens, quels autres services offrez-vous?

K: Je vens aussi des produits de soin, ainsi que des jouets, des colliers, des friandises pour chiens…

M: Et nous toilettons aussi les chats et les lapins!

L-A: Avez-vous des employé(es)?

M: Moi pas encore. J’aimerais d’abord passer une période initiale de stabilisation. Dans la profession, on sait si une affaire est rentable en environ trois ans.

 

K: Moi j’ai exploré la possibilité plusieurs fois, mais j’abandonne l’idée pour le moment. Le nombre de papiers requis est énorme par rapport à la valeur ajoutée.

En plus quand j’ai essayé, j’ai été assez déçue de l’engagement et de la motivation des prestataires. Je peux m’imaginer que c’est beaucoup plus important pour moi parce que c’est ma propre entreprise, mais je sais que nous avons toujours travaillé très dur, même pour d’autres personnes. De toute façon, je ne suis pas instructrice dans l’âme.

 

L-A: Vous toilettez combien de chiens chaque semaine?

M: On fait des journées de huit heures, du mardi au samedi (inclus). Chaque session dure environ 1h30. En gros, on fait trois à cinq chiens par jour, parfois plus. Ça fait environ vingt chiens par semaine.

Certains chiens exigent beaucoup plus de temps, bien-entendu. Certains sont vraiment peu coopératifs, et certains types de pelages exigent plus de travail.

L-A: Vous passez beaucoup de temps à faire de l’administration?

BOTH: Heureusement non. On a un comptable, donc en gros on passe “seulement” deux heures par semaine à faire nos papiers.

 

L-A: Comment se déroule une session typique?

K:

  • On cherche les bouchons ou les poils gênants. Il faut épiler ces derniers pour éviter la formation de bouchons. Les Yorkshires y sont particulièrement sensibles. Le processus dure environ cinq minutes, mais c’est presque indolore quand on sait s’y prendre.
  • On vérifie les coussinets pour détecter les asperités ou les impuretés coincées.
  • On douche et savonne le chien. Le pelage du chien est beaucoup plus doux après ce traitement, et ça enlève aussi les mauvaises odeurs, bien entendu.
  • On brosse et on démêle le pelage. Ceci peut produire énormément de poils morts! LAUREANNE: “Tout ça de moins pour ma carpette!”
  • On peut aussi raser certains chiens selon la saison. C’est un grand confort pour certaines races en été.

L-A: Quels sont vos aspects préférés de la profession?

 

M: J’adore voir l’attitude du chien quand on a fini. C’est comme s’il était soulagé et relaxé. Ils ont tendance à vraiment bien dormir après le toilettage.

J’aime aussi beaucoup le contact quotidien avec les chiens et les gens.

(KATHLEEN acquiesce).

L-A: Et les pires aspects?

K: Souvent, on me demande de montrer beaucoup de flexibilité pour accommoder un manque de planification (en me demandant par exemple de prendre un chien pendant ma pause parce que le maître a oublié de prendre rendez-vous à temps). J’accepte souvent, et ce sont souvent ces gens-là qui me remercient à peine.

Je trouve aussi frustrant les situations dans lesquelles le maître a ignoré nos conseils, et le chien a du coup besoin d’une session plus longue et incomfortable.

 

L-A: Quel est le pire cas que vous avez eu?

M: J’ai eu un Terre-Neuve qui avait de tels noeuds que des vers s’en nourrissaient.

L-A: Ça vous met en colère?

 

La dernière touche sur Roger

M: Non, ils ne le font pas exprès pour maltraiter l’animal. Ils ne réalisent pas ce que ça fait à leur chien.

K: Il est important de ne pas se montrer réprobateur, parce que le maître pourrait ne pas revenir, et c’est le chien qui en paye les conséquences.

J’ai eu un jour un Berger Allemand de quelques mois qui portait le même collier depuis qu’il était chiot. Le collier était devenu tellement serré qu’il rentrait dans son cou. En plus, ce chien vivait tout le temps enchaîné. Mais je n’ai rien dit parce que cette visite était une des rares occasions que ce chien avait de sortir.

L-A: Il vous est arrivées d’appeler la SPA?

M: Non, parce que les propriétaires en deviendrait pire.

L-A: Vous êtes-vous déjà blessées pendant l’exercice de votre métier?

 

K: Oui, quelques fois. Un Schnauzer géant, par exemple m’a mordue au visage et m’a cassé une dent.

L-A: Vous avez quand-même fini de le toiletter?

K: Absolument.

L-A: Ça vous arrive de ne pas finir une session?

BOTH: Il faudrait vraiment que quelque-chose de très sérieux soit arrivé.

 

 

L-A (à KATHLEEN): Et les autre fois où tu t’étais blessée, que s’est-il passé?

K: Un golden retriever m’a mordue quand j’ai essayé de le porter. C’était une scène assez effrayante quand il s’est échappé vers la partie magasin et que, de là, il retroussait ses babines quand je tentais d’approcher. Quand le client suivant est arrivé, c’est comme si il avait retrouvé ses sens.

L-A: Alors il existe un réel risque de morsure pour les toiletteurs?

M: Moi je n’ai été mordue qu’une fois. C’était un teckel. Il a eu peur du séchoir et m’a mordu la main en essayant de happer le courant d’air chaud.

K: Ce risque existe certainement. Un toiletteur doit manipuler tout le corps du chien, et c0mme beaucoup de chiens détestent se faire toucher à certains endroits (ex. oreilles, nez)…  Ensuite, énormément de chiens ont peur du sèche-cheveux  ce qui peut les rendre aggressifs.

L-A: La compétition est-elle sanglante dans la profession?

M: Elle peut l’être par moments, ce qui est dommage. Avant d’ouvrir mon propre magasin, j’ai appellé les autres salons afin de les  prévenir. Ils ont apprécié le geste.

K: Je dois admettre que je me suis sentie un petit peu menacée quand un tout nouveau salon s’est installé tout près de mon magasin. Ils offraient même l’option d’aller chercher et de ramener les chiens, et ils avaient aussi une pension. Mais ils ont du réduire la panoplie de leurs services. Je pense qu’ils ont vu trop gros trop tôt.

 

"Les P'tits Coussinets"

L-A: Existe-t-il des standards de qualité et des formations obligatoires (dans ce cas-ci, la Belgique) pour exercer la profession de toiletteur?

K: Il n’existe pas de standards officiels, mais j’ai l’impression que la profession se perfectionne de plus en plus.

Il est possible de se professionaliser comme nous l’avons fait, par le biais d’un cours et d’une période d’apprentissage qui peut vous apprendre à maîtriser les meilleures pratiques de la profession. Mais autant que je sache, il n’est pas obligatoire d’avoir un diplôme pour se lancer dans la profession.

L-A: A quoi dois-je être vigilante si je soupçonne qu’un toiletteur n’agit pas de manière professionnelle?

M: Je demanderais de rester pendant la session de toilettage. S’il refuse, ça peut être un signe. C’est comme si un coiffeur vous refusait l’option de rester pendant que votre enfant se fait couper les cheveux.

L-A: C’est un métier assez physique. On doit se pencher, soulever des chiens (parfois dans les 60 kg), et rester debout toute la journée. Que pensez-vous faire quand vous n’êtes plus à même de continuer?

M: En fait, j’ai eu une opération de la jambe, et je ne devrais pas vraiment rester debout aussi longtemps. Ça peut faire mal de temps en temps, mais je ne me vois vraiment pas travailler derrière un écran toute la journée. Je crois que j’aurais de toute façon envie d’un métier plus physique.

K: C’est vrai que c’est assez exigeant physiquement. C’est pour ça qu’il est possible d’investir dans une police d’assurance et un plan d’épargne spécialisés. Les toiletteurs qui perdent la forme passent aussi souvent exclusivement aux petits chiens.

L-A: En tant que toiletteuses, êtes-vous souvent en contact avec une autre profession-chien?

 

Roger en a un peu marre

K: Il est toujours conseillé de se familiariser avec le cabinet vétérinaire local. Et j’ai une relation commerciale informelle avec un photographe pour chiens, chez qui beaucoup de mes clients vont après une session.

L-A: Quel a été votre moment le plus farfelu ces derniers temps?

K: Ça doit être cette cliente dont je toilette le bichon. A chaque fois (et vraiment chaque fois) qu’elle passe, il commence à tomber des cordes dès que le chien (toiletté) quitte le salon. On s’est même dit qu’on devrait utiliser ses rendez-vous pour prédire la pluie.

L-A: La crise financière a-t-elle beaucoup affecté vos salons de toilettage respectifs?

M: Le nombre de mes futures réservations est normal  pour un magasin à ses débuts: j’ai presque toujours des rendez-vous pour les prochains dix jours environ.

Par contre, je sais que la crise a affecté la profession en général. Plusieurs salons autour de nous n’ont pas tenu.

A propos de la crise, une nouvelle forme de service gagne tout doucement en popularité: le ‘dog wash’. L’idée est que le propriétaire toilette son chien lui-même en utilisant le matériel et la salle d’un salon professionnel.

K: Mon carnet de rendez-vous est relativement inchangé: j’ai toujours des réservations pour les 6 prochaines semaines.

Comment devient-on toiletteur?

Kathleen gère son propre salon depuis 2001, et Marilyn a lancé le sien en 2007. Elles travaillent toutes les deux dans le toilettage depuis quinze ans. Je leur ai posé quelques questions sur leurs débuts:

L-A: Vous aviez quel âge quand vous  avez commencé?

BOTH: On avait vingt ans quand on a commencé comme apprenties.

 

Un Briard "après"

L-A: Vous avez fait face à beaucoup de réticences de la part de votre famille?

K: On a du gérer pas mal d’objections quant à notre décision de ne pas continuer notre éducation académique. Mais au cours des années, nos parents ont vu notre détermination, notre diligence et notre professionalisme, et leur perception a graduellement changé. Mon père est vraiment fier maintenant que je gère ma propre affaire, et que ça tourne bien.

L-A: Comment vous est venu l’idée?

ENSEMBLE: On devait faire un choix quand on a quitté l’école secondaire. Comme on adore toutes les deux les animaux, on a logiquement regardé dans cette direction-là.

L-A: Vous aviez déjà beaucoup d’expérience quand vous avez ouvert les portes de vos salons respectifs?

ENSEMBLE: Nous avons suivi trois ans d’apprentissage pour notre diplôme, et ensuite nous avons travaillé pour quelques patrons pour nous faire la main. C’est dur d’être apprentie, en fait. Les patrons ne peuvent pas toujours se permettre de vous payer beaucoup, mais vous devez faire des très longues journées. J’ai ouvert mon salon assez vite.

M: Moi j’ai continué pendant quelques années avant d’ouvrir mon propre salon. Je voulais apprendre le plus possible avant de me lancer. Kathleen a été plus audacieuse.

L-A: De quel équipement avez-vous besoin pour ouvrir un salon? C’est un investissement lourd?

M: Le matériel peut facilement coûter 10,000 euros. Ça inclut une table d’examen, le sèche-cheveuz industriel, le bain, la tondeuse et les têtes-de-coupe.

Ensuite, il y a l’eau chaude et l’électricité, et vous avez besoin d’une assurance pour métier à risque (on travaille avec des animaux). Tout cela représente des sommes assez importantes, aussi bien pour se lancer, que pour maintenir un salon.

Qualifications

L-A: Quels diplômes professionnels possédez-vous?

 

Marilyn portant Roger sur la table

ENSEMBLE: Nous avons suivi la formation d’ Esthétisme canin.

La première année, on a appris à manipuler les chiens pour les laver, rincer et sécher.

La seconde année, on a appris à brosser et démêler, et à traiter les oreilles. Il y a des techniques différentes selon la race et le type de poils.

La troisième année se concentrait principalement sur le travail aux ciseaux, le rasage et le ‘trimming’. Le ‘trimming’ est une technique par laquelle on épile plus ou moins un poil sur trois, sur tout le corps du chien. C’est fait sur des chiens à poils drus, comme les Airedales, pour les préparer aux concours.

Un point très important de la formation: nous avons appris les meilleures pratiques pour approcher les chiens, les museler, les porter, etc.

Mis à part les cours pratiques, nous avons aussi suivi une formation théoretique:

  • Premiers soins;
  • Comportement;
  • Maladies courantes;
  • Parasites courants; and
  • Morphologie.

A la fin de ces études, il y a un examen final pour lequel on doit toiletter et couper deux races devant jury. Une des races doit être le caniche, ce qui exige une technique très spécifique.

Les chiens

L-A: Avez-vous vos propres chiens?

 

 

Roger: la savonnée

K: Oui, Keya ici (elle me montre une superbe chienne jouant dans le jardin). C’est un Border Collie/Bouvier Bernois.

M: J’aimerais vraiment en avoir un, en fait. Je suis en train de considérer l’idée d’en prendre un de la prochaine nichée des parents de Keya.

L-A: Tu prends Keya avec toi au salon?

K: Oui. Elle reste sagement couchée.

L-A: Vous arrive-t-il de refuser de toiletter certaines races?

K: Il y a des limites de taille pour certains salons. Certains chiens sont trop grands pour entrer dans le bain. Mais moi, je toilette fréquemment des Leonbergs et des Terre-Neuves. J’ai d’ailleurs eu un St Bernard récemment: sa tête touchait la douche!

Mais je ne fais pas de ‘trimming’ sur les grands chiens. Je peux faire du trimming presque sans inconfort (pour le chien), mais ça prend beaucoup trop de temps sur les grands chiens.

L-A: Quels sont les plus grands chiens que vous pouvez toiletter?

K:

L-A: Comment gérez-vous les chiens très effrayés?

M: Il faut prendre son temps, être ferme, et parler avec une voix douce. Comme la plupart prennent peur du sèche-cheveux, je l’allume d’avance pour qu’ils puissent s’habituer au son.

Il m’est arrivé d’avoir un chien tellement récalcitrant que j’ai du m’arrêter, prendre une pause, respirer bien profondément et penser à autre chose, avant de reprendre.

Les filles en tant que toiletteuses

L-A: Si vous étiez des chiens, j’imagine que vous seriez contentes d’atterrir dans vos salons respectifs. Pourquoi?

K: On est vraiment qualifiées et experimentées dans ce qu’on fait, et on fait notre travail avec art et avec soin.

M: Je trouve aussi qu’un chien a de la chance quand il est chez moi parce que je suis toujours patiente et douce, même avec les chiens plus récalcitrants. Certains toiletteurs punissent assez vite (certains giflent le chien au premier signe de rébellion).

J’ai essayé moi-même

Je n’avais jamais utilisé les services d’un toiletteurs et, peu après l’interview, nous nous sommes arrangées pour que mon fox terrier/bouledogue anglais, Roger, “passe au bain”. Confession: il s’était roulé dans du purin deux jours avant le rendez-vous et, malgré les protestations véhémentes de mon mari, j’ai laissé l’affaire à Marylin!

J’ai quitté le salon avec un nouveau chien: doux, qui sentait bon, qui ne perdait pas un poil, et surtout très à l’aise. Malgré le fait qu’il soit un grand anxieux (il a un passé très difficile), Marilyn a su le mettre à son aise et le laver, sècher, et brosser sans à-coup. Roger et moi-même sommes convaincus: ça n’est pas que pour les petits chiens chouchoutés. On revient en été pour une tonte!

 

Contact

Si vous désirez faire la connaissance de Kathleen ou de Marilyn en personne, pourquoi ne pas prendre rendez-vous et voir de vous-même?

  • KATHLEEN JACOBS‘La Truffe‘. Addresse: Rue Edith Cavell 122, 1180 Uccle (Bruxelles). Tel: (0032) (0)2 345 64 44 .
  • MARILYN JACOBS: ‘Les P’tits Coussinets‘. Addresse: Rue des Combattants 122, 1310 La Hulpe. Tel: (0032) (0)2 633 52 32.

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